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Hier soir j’ai pleuré. J’ai pleuré d’avoir mal.

J’ai pleuré de désespoir. J’ai pleuré d’espoir.

C’est contradictoire, hein?

J’ai mal. Je me sens mal. Je me sens en décalage. Je ne me sens pas moi. Mon corps est lourd. Mon bassin et mes hanches n’en peuvent plus de tout ce poids. Ce poids qui, physiquement parlant, ne devrait pas être là. Des poids accrochés en permanence sur moi.

Hier soir on a fait l’amour. La douleur m’empêche d’être complètement en harmonie avec mon conjoint. Ça pourrait tellement être mieux. Pas lui. Moi. Mes cuisses et mes fesses prennent toute la place. Ça ne le dérange pas plus qu’il faut. Il m’accepte telle que je suis. Mes mouvement sont limités.  Limités par toute cette graisse. Je me sens prisonnière de mon propre corps. Ça me dérange. Ça me fait mal. Ses mains devraient être sur mon bassin, sur mes cuisses. Pas sur mon gras. Pas deux-trois pouces plus loin.

Dans deux semaines jour pour jour, je commence ma diète liquide.

Dans quatre semaine jour pour jour, je serai sur la table d’opération.

Ma sentence se termine dans 4 semaines.

J’ai hate de retrouver ma liberté.

Ma liberté de mouvement.

Les jours passent…

Si lentement…

Mais si rapidement…

Bientôt ma prison sera chose du passé.

J’ai droit à cette chance.

Pas question d’y retourner.